Le soleil se couchait, signant par là la fin d'une belle journée, mais non pas la cessation des combats.
La ligue d'Arathor, pugnace et tenace, bataillait toujours fermement contre les Profanateurs, ce corps d'élite réprouvé, afin de s'emparer définitivement des riches ressources du bassin d'Arathi.
Cet endroit cumulait en effet tout type de matières premières ; on pouvait y trouver bien entendu des minerais, de fer, d'or pour la plupart, mais aussi de vastes pâturages, des bois ou de grands champs, car la région était à la fois étendue et plate.
Arlanya mourrait d'envie de mettre ses prières de soins au service des combattants aguerris sur place, de les réconforter, de les apaiser par son regard neuf sur ce conflit.
Et, comme il s'agissait d'aider les réprouvés, elle décida d'y amener son ami de toujours, Fokett.
Ce dernier, les yeux ronds, le regard ébahi, en perdit toute verve, et il en oublia presque d'incanter, à son arrivée.
Mais bien vite, la charge fut donnée, par l'Alliance, et le démoniste sortit de sa rêverie, où devaient gambader des succubes nues riant comme des damnées en pourchassant d'innocents lapins.
L'enfer se déchaina.
Terrorisant l'ennemi par ses sorts impies, ou bien par sa seule odeur, Fokett se livra à une frénésie meurtrière, enchainant les victoires, interdisant par la présence de son corps, en pleine route menant à la mine, tout passage à l'ennemi.
Bien entendu, je veillais, au loin, sur sa santé.
Des cris. Des bruits d'épées s'entrechoquant. Des pleurs, même.
Et puis, le son d'un cor. La lune était déjà bien levée lorsque, hébétés, Fokett et moi nous regardâmes.
- Fini ?
Le pauvre ne pouvait pas articuler grand chose d'autre, tout exténué qu'il était, et je lui répondis, sur le même ton essouflé :
- Pour l'instant...