L'île de Haut-Soleil.
Deux enfants elfes jouent, rieurs, dans les hautes herbes, l'un tentant d'attraper l'autre.
Les lynx tout proches les regardent, d'un oeil lassif, car les elfes ne s'étaient jamais montrés hostiles envers la présence des félins, aussi leur rendaient-ils la pareille.
Même lorsqu'un des enfants s'approcha pour tirer un peu trop fort l'oreille d'un des lynx, ils ne bronchèrent pas, bien qu'ils se mirent un peu plus à l'écart.
- Arlanya ! Viens m'attraper !
- Non j'en ai assez ! On joue à l'épée !
Ni une ni deux, les deux petits entreprirent de ramasser une branche, et firent comme s'ils maniaient l'épée depuis des années.
Tantôt ensemble, combattant côté à côté des dragons légendaires et imaginaires, tantôt opposés, se mesurant l'un à l'autre, ils ne virent passer les heures, et bien trop vite à leur goût, les parents d'un des enfants vinrent les chercher.
- Les petiiiiiits ! Rentrez, la nuit tombe, et les trolls Amani ne sont pas si loin !
- Oui tantine ! Oui m'man !
Le cousin et la cousine, car bien qu'on aurait pu les prendre pour frère et soeur, c'est ce qu'ils étaient, se dirigèrent vers le domicile familial, en trainant cependant les pieds juste ce qu'il fallait pour que les parents le remarque.
- Allez, du nerf ! Il y a une bonne tourte de murloc au repas !
Comme de par hasard, les enfants trouvèrent là une énergie nouvelle et rentrèrent aussi vite qu'un lapin qui copule dans la maison.
********************** Quinze années humaines plus tard *****************
-
Anaralad ! Mais qu'est-ce que tu fiches encore ?!
- Ca va, j'arrive j'arrive...
Le cousin et la cousine étaient encore une fois réunis. Inséparables depuis leur tendre enfance, ils s'aimaient profondément, bien que leurs divergences donnaient lieu à des disputes plus violentes qu'enfants.
- Bon sang mais cesse de t'admirer ! On doit rentrer avant la nuit !
L'elfe masculin piqua alors une colère, son visage se teintant juste ce qu'il fallait de rouge pour ne pas dénaturer son teint.
- Ah ça va hein ! J'ai les pires problèmes en ce moment alors ne m'échauffe pas les oreilles !
- Toi, tu as encore dilapidé ta solde...
- Ca va te dis-je, j'ai déjà une mère !
- Bon bon... Ce que j'en dis moi... Allez, continuons.
Après un petit instant de silence,
Anaralad prit son courage à deux mains et demanda :
- Et sinon ahem... Ta solde, tu n'en fais rien de particulier ?! Tu ne dépannerais pas ton cousin préféré ?
Arlanya fronça les sourcils, fit les yeux noirs, et cela suffit à faire rentrer
Anaralad dans son mutisme, ou presque, car il marmonnait encore des paroles inintelligibles tout en marchant.
- 'toute manière, tu m'fais toujours la même réponse...
Arlanya ne prit pas la peine de répondre, car elle pensait à la finalité de ses économies, et préférait rentrer en restant perdue dans ses rêves.
********************* Dix années humaines après******************
- Arlanya ! Baisse-toi !
La lame fendit l'air, à un pouce des beaux cheveux de la non moins belle elfe.
Immédiatement elle riposta, et plongea sa propre épée dans le corps de l'humain, encore tout étonné de sa défaite rapide.
- Merci
Anaralad.
Tandis qu'Arlanya jaugeait de manière méprisante le corps encore tiède de leur ennemi, son cousin entreprit de montrer à leur adversaire à quel point il "l'estimait".
- Détourne les yeux s'il te plait, sinon je ne sors pas une goutte.
Résignée, et habituée à ce spectacle, Arlanya se retourna, faisant fi d'admirer le ciel, tandis qu'elle entendait
Anaralad se soulager concsciencieusement sur l'humain.
- Aaaah... Ca, c'est le bonheur. Tu ne sais pas ce que tu rates à être une femme !
- Tu sais, ça ira, je pense...
Des cris de guerre venant de multiples bouches se firent alors entendre.
Tétanisés, les deux paladins se regardèrent, et la même compréhension se fit dansl eurs esprits au même instant : celui qu'ils venaient de tuer était un éclaireur.
- Bor ! Ano silgarath uden !
Ne comprenant rien à leur charabia, les deux cousins firent alors la chose qui s'impsoait face à la situation : ils s'entourèrent d'une bulle protectrice, symbolisant leur foi en leurs pouvoirs, et fuirent sous les rires de leurs ennemis.
Mais dans l'urgence, chacun prit une direction différente.
Longtemps, Arlanya erra, seule, et misérable, couverte de poussière en ces terres hostiles et nouvelles pour elle que sont la forêt d'Elwynn et la marche de l'ouest.
Dormant le jour, marchant la nuit, elle évitait précautionneusement les patrouilles humaines, les aventuriers solitaires, et puisa dans sa mémoire quelque indication quant à l'orientation à suivre.
Des jours après, elle rencontra un prêtre, un elfe de sang comme elle, qui lui parla d'un clan soudé et dont les membres éprouvaient une loyauté indéfectible entre eux. Cela la ravit, car le lien qui l'unissait à son cousin lui manquait, eux qui avaient écumé nombre d'endroits, connu des situations toutes plus farfelues les unes que les autres, bravé les dangers les plus innomables ensemble.
D'
Anaralad, aucune indication sur l'endroit où il rodait ne lui avait été fournie. Mais leurs retrouvailles feraient, à coup sur, l'objet d'une fête entre les deux cousins qui ferait pâlir de jalousie les nobles et leurs soirées les plus décadentes...
(Je me suis posé avec une bière et une clope en écrivant ce texte, sans grande idée sur l'orientation qu'il prendrait, aussi pardonnez-moi si à certains endroits, l'histoire vous semble passer du coq à l'âne.)