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WoW - Culte de la Rive Noire
 
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 Snyd sa vie, sa mort et un peu plus encore

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Pivoine
Garde
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MessageSujet: Snyd sa vie, sa mort et un peu plus encore   Snyd sa vie, sa mort et un peu plus encore Icon_minitimeLun 8 Sep - 17:24

La pluie s’abattait avec monotonie sur le carreau crasseux qui faisait office de fenêtre, dans la petite mansarde de l’auberge. La mélodie monocorde des gouttes fut un instant déchiré par un râle rauque.
La tête de la jeune servante retomba sans vie sur la paillasse.
Le docteur Gunther von Schreifen enveloppa précautionneusement le nouveau né dans ses langes, et sorti prestement de l’auberge, le bébé dans les bras. Le jeune enfant n’avait pas encore émit le moindre son, mais braquait ses yeux curieux sur chaque nouvel élément qui pénétrait son champ de vision.
Le docteur se hâta de traverser les bas quartiers de Loaderon, passa plusieurs arches de pierres où étaient postés les gardes du jeune roi Téranas.
Bien que le roi fût sage et bon, la misère d’une partie de son peuple devait rester circonscrite.
Il s’arrêta finalement devant de hautes grilles, tira la cloche plusieurs fois et jeta un dernier regard attendri à l’enfant avant de le déposer doucement au sol.
Il disparu ensuite dans la foule.

« Snyd, passe moi la corde ! » Le rouleau de chanvre se déroula dans un bruissement jusqu’au bas du mur de l’orphelinat. L’elfe en vêtements sombre connu sous le nom de Keldarian se hâta de gravir la hauteur qui le séparait de la fenêtre d’où sourdait une faible lueur. Sans bruit, il enjamba l’encadrement et remonta la corde. Face à lui se tenait un tout jeune homme arborant un large sourire sur son visage juvénile. Bien que de petite taille, le dénommé Snyd semblait arborer une grâce féline qui, ajoutée à ses cheveux courts et ses yeux gris perçant, indiquait à des yeux avertis qu’il était bien plus qu’un orphelin… La mâchoire carrée, les yeux brillant à la lueur vacillante de la lampe tempête, il fit à l’elfe un signe de la main dont eux seuls connaissaient la signification.
C’est pour ce soir, murmura le jeune voleur, nous nous glisserons dans l’enceinte du château durant la relève de la garde.
L’elfe hocha la tête d’un air entendu et tous deux descendirent sans bruit le long de la corde, qui, une fois les deux larrons en bas, se décrocha d’une simple flexion de poignet.
Deux ombres traversèrent Loaderon, prenant la direction du palais royal en longeant les murs et en se fondant dans les ténèbres mouvantes que laissaient les becs de gaz.
Devant le mur d’enceinte, Snyd sortit de sa besace deux petits poignards sans tranchant.
« Pourquoi est ce toujours moi qui me récupère la grimpette ? »
« Arrête de geindre, tu sais bien que j’ai été banni de mon village car j’avais le vertige, j’en étais la risée… Aujourd’hui je le maîtrise mieux mais je préfère toujours l’assurance d’une bonne corde solide… »
Snyd lui jeta un regard dégoûté qui renfrogna l’elfe un peu plus.
Des éclats de voix provenant de l’angle du mur d’enceinte précéda de peu l’arrivée de peu l’arrivée de la patrouille de relève. Celle-ci passa devant les deux compères sans même soupçonner leur présence.
Une fois les gardes hors de vue, deux éclairs pâles transpercèrent la pénombre tandis que les dagues d’escalades reflétaient la lueur du bec de gaz.
Elles trouvèrent prise aisément, mordant dans les interstices qui séparaient les lourds blocs de pierre grise de leurs pointes acérés.
« On va avoir un problème », murmura Snyd en arrivant au sommet du rempart, « je pense que tu peux oublier la corde, la partie supérieure du mur est recouverte de tessons de verre. »
L’elfe secoua la tête d’un signe de dénégation. Laisse tomber alors lâcha t’il, nous ferions mieux de revenir sur nos pas !
- Sûrement pas, je vais y aller tout seul, c’est ce soir ou jamais, tu l’as dit toi-même ! Et puis j’ai seize ans, je suis assez grand pour opérer en solo !!!
Devant la mine décidée du jeune monte en l’air, l’elfe disparut dans la pénombre qui enveloppait la rue sans rien ajouter.
Voilà bien ma veine, murmura Snyd, je suis tombé sur le seul elfe victime du vertige dans tout Azéroth… enfin on ne choisi pas ses amis…
D’une roulade silencieuse, le voleur amortit sa chute au sein de l’enceinte, tandis que la relève conversait d’abondance avec les gardes en poste. Snyd leur jeta un regard méprisant avant de traverser les jardins du palais d’un pas mesuré, aussi discret qu’un fantôme.
Arrivé devant le mur de l’aile ouest, il sortit de son sac un grappin enveloppé d’un tissus épais et soyeux. D’un mouvement sec, il propulsa le grappin dans les airs jusqu’au petit balcon qui surplombait l’entrée de service. Les griffes raclèrent le la pierre avec un grincement qui fit frissonner l’échine du petit voleur.
S’assurant que nul autre n’ait entendu le bruit, il s’élança dans l’ascension de la paroi avec agilité.
Arrivé sur le balcon, il inspecta scrupuleusement l’espace à la recherche d’éventuels pièges avant de sortir ses rossignols et de s’attaquer à la serrure de la porte fenêtre. Celle-ci céda sans résistance , ouvrant l’accès à une petite chambre où le seul lit de la pièce était occupé, le drap se soulevant et retombant à intervalle régulière.
Snyd se glissa en silence jusqu’à la porte, oignant soigneusement les gond de celle-ci d’huile avant de sortir dans le couloir.
Un vague bruit provenant de l’extérieur attira quelques secondes son attention, puis le silence repris ses droits.
Snyd repris sa lente progression furtive le long du couloir menant à la chapelle du palais. Il croisa des gardes à plusieurs reprises, sans que ces derniers ne distinguent les mouvements dans l’ombre qui les enveloppait.
Cela faisait déjà plusieurs minutes que le voleur avancait lorsqu’il arriva en vue de la porte à double battants frappée aux armoiries de la famille royale et du symbole du Dieu tutélaire de Loaderon.
Même rituel, vérification de l’absence de piège, puis crochetage de la délicate serrure d’or. Celle-ci s’avera autrement plus difficile à ouvrir que celle du balconnet, et rapidement Snyd sentit la sueur perler à son front et se meler au charbon qui qui lui recouvrait le visage. Un déclic lui indiqua qu’il venait de gagner son duel. La porte s’ouvrit sans un bruit et les deux candélabres allumés à l’intérieur éclairaient un trésor sans commune mesure. Des tapisseries cousues de fils d’or, des statuettes de platine et d’émeraudes, ne surent retenir son attention, il n’eut d’yeux que pour la couronne d’or ternie posée sur l’autel en face de lui : le symbole de la souveraineté sur Loaderon.
Snyd sentit son cœur s’accélérer, il entama une lente et discrète progression jusqu’à la nef abritant l’autel.
Le voleur arbora un large sourire lorsque la couronne fut à portée de main. Prudemment il inspecta l’autel, puis l’épais coussin rouge qui supportait le bijou, à la recherche d’un éventuel piège. Puis il posa l’extrémité de ses doigts sur l’objet tant convoité.
Un froid mordant saisi ses phalanges et se propagea le long de son corps tandis que la gangue de glace l’enveloppait, un froid mordant, jusqu’à l’inconscience.
Une voix s’éleva du fond de la nef : « Gardes, faites le moi pourrir au fond d’un cachot !!! »

Fin de la partie première…
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Pivoine
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MessageSujet: Re: Snyd sa vie, sa mort et un peu plus encore   Snyd sa vie, sa mort et un peu plus encore Icon_minitimeLun 8 Sep - 17:32

Snyd se réveilla sur une paillasse moisie, le corps transi et ankylosé. Il recracha un peu de la paille qui lui obstruait la bouche.
Peu à peu ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et il commença à discerner les contours de la porte du cachot. Un léger filet d’eau glissait le long de la paroi en un murmure.
Le voleur roula sur le dos, avant de redresser le buste.
Une douleur cinglante lui vrilla le crâne tandis que le sang refluait dans ses tempes. Ramenant ses jambes à lui, il remarqua l’entrave qui les rattachait au mur.
Poussant un cri de désespoir, il se recroquevilla les yeux embués de larmes, avant de sombrer dans un profond coma.
Ce fut une violente douleur qui l’arracha au sommeil. Le geôlier lui envoya une seconde fois son pied dans l’estomac. La faible lueur de la torche qui éclairait le couloir brûla les yeux du petit voleur.
« Voilà ton repas », cracha le garde en jetant au sol un quignon de pais rassis et un broc d’eau, « et profites en bien, il se peut que je t’oublie quelques jours avant de revenir… »
Et la porte se referma sur les ténèbres, profondes, poisseuses, ouatées.
A nouveau le coma.
-Réveille toi !
La voix martelait à l’intérieur de son crâne.
-Réveille toi !
Une nausée abjecte monta en lui.
-Qui est là ? lâcha Snyd dans un râle. Le frisson de la peur lui déchira l’échine.
Il ouvrit les yeux, et seuls les ténèbres lui répondirent.
Snyd se redressa sur son séant. Cela faisait sans doute plusieurs jours qu’il n’avait rien mangé, et le temps lui avait appris à économiser l’eau dont il ne se servait plus que pour s’humecter la bouche. L’infiltration était elle hors d’atteinte.
Peu à peu, il commença à discerner la faible lueur qui filtrait sous la porte. Il n’avait pas d’idée précise sur la durée de son incarcération, mais en palpant ses bras squelettiques aux muscles atrophiés et sa barbe bien fournie, plusieurs mois devaient sans doute s’être écoulés.
Il se sentait peu à peu sombrer dans la folie. Il commençait déjà à éprouver des difficultés à saisir le baragouinement du garde, cette bête abjecte qui le frappait. Dans peu de temps, après avoir oublié son nom, il oublierait le langage des hommes.
La flamme de raison qui n’avait pas été soufflée par l’instinct de survie vacillait à présent dangereusement. Heureusement il y avait l’inconscience, Que Snyd appelait à chaque éveil de tout ses vœux, plus profond, plus apaisant.
-Alors, on s’accroche ?
La voix résonna dans sa tête.
-Qui ? Qui êtes vous ? balbutia le voleur à voix basse.
Cette fois ci la peur n’était pas présente dans son être. De quoi aurait il eu peur puisqu’il appelait la mort de tout ses vœux.
Il scruta les ténèbres qui lui parurent plus claires, moins oppressantes.
Qui êtes vous lança-t-il d’une voix plus assurée.
Le voleur commença à percevoir un bourdonnement derrière ses tempes, qui se mua en un vrombissement qui lui envahi le crâne. La voix résonna, plus claire qu’auparavant, et sur un ton légèrement amusé.
-Qui suis-je, ricana-t-elle, et bien je suis… toi ! Et avec moi, Snyd ne sera plus jamais seul, à nous deux nous briserons les obstacles qui te retiennent prisonnier, mais pour cela, tu devra être patient.
Et la voix revint, jour après jour, inlassablement. Elle lui insuffla la force que le peu de nourriture qu’il recevait ne lui apportait pas.
Peu à peu ses muscles reprirent consistance, et il su qu’au moment opportun il serait prêt, tout en lui tendait vers cela.
Peu à peu les coups de pieds dans son estomac se virent opposé une résistance, et le jour où les bottes de mailles rencontrèrent des abdominaux aussi solides qu’elles, il su que son heure était venu.
A présent, une seule chose contait, la vengeance.
Et il compris rapidement que ce jour était arrivé.
La voix lui dit que le monde avait attendu patiemment qu’il soit prêt, et qu’à présent, il venait le chercher pour qu’il prenne sa place en son sein.
La terre trembla soudai, et une fine poussière tomba du plafond.
Pour la première fois depuis une éternité, il entendit des voix différentes de celle du geôlier, suivies d’étranges cliquetis, des bruits de combats.
Il su que la liberté approchait au gré des fracas et des hurlements.
Puis soudain le silence repris ses droits.
La porte s’ouvrit sur un grincement, et Snyd n’en cru pas ses yeux.
Devant lui se tenait Keldarian. Malgré le temps écoulé, il le reconnu instantanément.
Je suis venu te chercher mon vieil ami, murmura l’elfe, pour que tu nous rejoignes. Je t’ai fais attendre trente ans, mais je suis là !
Rejoins moi vieux frère, rejoint le Fléau !
L’elfe tira son sabre au clair, et à une vitesse surhumaine, transperça la poitrine du voleur avec un sourire sadique.
Snyd tomba à genou sous le choc du coup et de l’annonce du temps passé captif.
Il cracha un remugle de sang sombre et poisseux, et peu de temps avant de sombrer dans le néant, il entraperçu entre les jointures de l’armure de l’elfe, des ossements nus, ainsi que les lambeaux de chair putréfiée qui se décrochaient de son visage.
La voix lui résonna encore une fois : « ne t’avais je point dit l’heure de la liberté viendrait bientôt ? »
La lumière s’éteignit des yeux du voleur en écho à un ricanement assourdissant…

Fin de la partie seconde.


Dernière édition par Pivoine le Lun 8 Sep - 17:44, édité 1 fois
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